Il est révélateur que le plus gros festival de metal au monde (70 000 personnes cette année) se déroule dans un parc à bestiaux à moitié envahi par la boue, j’ai nommé Wacken, environ 50 kilomètres au nord-ouest de Hambourg, foyer de pestilence depuis maintenant 17 ans, enflant à mesure que le temps passe.
Ceinture noire de kriskafète ! Prendre la voiture nous a, dieu merci, préservés pour un temps de la masse. L’aire de campement est énorme, remplie de tentes, voitures, camping-cars, elle s’étend jusqu’à l’horizon. Entourant les immenses scènes, des baraques à saucisses-frites, stands de pizza, ainsi qu’un énorme magasin, refourguant à peu près tout et n’importe quoi. J’aurais même pu m’acheter une armure complète avec corne à boire en y mettant le pognon. Le festival possède également ses propres produits à son effigie : T-Shirts, chaussures, accessoires de camping, guitares, vibromasseurs, ventilateurs, serviettes,…
Kriskafète is troooo metawl Les stands de souvenirs, ça passe… ce à quoi je m’attendais déjà beaucoup moins, c’était les sirènes d’ambulance 7 fois par jour. Des types imbibés, je m’en fous un peu, mais là, ils tombaient comme des mouches, à toute heure du jour et de la nuit, partout.
Les metalleux sont probablement les plus gros poivrots du petit monde de la musique, je ne suis pas moi-même resté sobre, mais bordel, faites un effort et ne vous écrasez pas comme des merdes en plein milieu d’un concert. Personne n’a envie de marcher sur vos cadavres, et les types qui vous ramassent m’empêchent de profiter des groupes.
Le gentilhomme sur la photo a quant à lui eu la décence de s’écrouler en dehors des zones de concert, à quelques mètres des toilettes. Qu’il en soit ici remercié.
Kriskaf....bleuargh... Une autre attraction difficilement contournable du Wacken est le canal de pisse : les creux pour l’irrigation des champs deviennent rapidement un terrain propice au concours de celui qui urine le plus loin, joie simple, mais ô combien gratifiante. Je plaide coupable : quel genre de mec a envie d’utiliser les toilettes ?
Ca rend peut-être pas top sur les photos, mais faut savoir que les commodités officielles n’étaient pas dans un meilleur état. Les arômes flottant dans l’air aux environs de midi ont des notes de vomi, bière, urine et sueur de mulette.
Egalement digne d’être mentionné, le début d’incendie qui a éclaté vendredi après-midi. La journée de jeudi ayant été particulièrement pluvieuse, les organisateurs ont fait venir des tonnes de paille pour recouvrir le sol (ainsi que 4 hélicoptères pour évacuer l’humidité, c’est là qu’on se rend compte qu’ils sont assis sur une montagne de pognon).
Apparemment, un type s’est dit que ça serait une bonne idée d’écraser son mégot sur la paille encore un peu sèche. Fumée épaisse.Quelques instants plus tard, intervention héroïque des pompiers de Wacken, pour ne pas dire leur seule intervention de l’année. D’ailleurs, ils sont restés quelques heures pour vider un verre, écouter la musique, arroser la foule. Malheureusement, personne ne fut carbonisé au cours de l’incident. C’eut été metal.
Le son, l'organisation, les effets visuels (lumières et pyrotechnie) ont tous été excellents du début à la fin. Les prestations des groupes ont dans l’ensemble été très satisfaisantes, rien d’exceptionnel non plus, mais le fait de pouvoir voir un groupe, se barrer prendre une bière, voir un autre groupe, prendre une bière, se balader, voir un groupe, etc… est particulièrement plaisant, d’autant plus qu’avec plus de 100 groupes, il y en a vraiment pour tous les goûts.
Ouaip... ils se sont fait des croix renversées dans le dos. Avec un rouleau de scotchAu moment de partir, j'ai retiré la morale suivante : les métalleux sont, dans leur immense majorité, des simples d’esprits incapables de maîtriser les fonctions les plus basiques de leur organisme, et sont de manière générale la pire engeance de la Voie Lactée.
On aurait dit qu’un ouragan de catégorie 5 s’était abattu sur les lieux. Les détritus s’élevaient en monticules à l’horizon, des milliers de cadavres de bouteilles jonchaient le sol. Toilettes renversées, fringues boueux jetés pêle-mêle, terre transformée en marécage d’urine, débris de chaises de camping, tentes éventrées. Il y avait très peu de monde debout sans gueule de bois incapacitante avant 14h00, et les quelques élus s’empressaient de refaire leurs stocks dans les magasins du coin.